Analyse rapide

Analyse rapide de la dimension de genre dans les décisions de la CCNUCC

Version la plus récente (29 janvier) 

L'analyse des données du GCT révèle à la fois les progrès et les lacunes qui subsistent en matière de politique climatique sensible au genre :

Quel est l'historique ? Depuis 2001, les parties à la CCNUCC ont adopté plus de 100 décisions qui font référence au genre et/ou aux femmes, établissant ainsi plus de 130 mandats en matière de genre. Ces mandats comprennent l'ensemble des décisions spécifiques sur le genre et le changement climatique telles que le programme de travail de Lima sur le genre (2014), le plan d'action sur le genre (2017), le programme de travail de Lima renforcé sur le genre avec son plan d'action sur le genre (2019) et l'examen intermédiaire du plan d'action sur le genre (2022). Ces mandats incluent également les cas où le genre et/ou les femmes ont été intégrés dans les décisions qui couvrent l'ensemble des domaines thématiques des négociations, tels que l'adaptation, l'atténuation, le renforcement des capacités et le financement. Des paragraphes spécifiques décrivent les obligations des parties et/ou du secrétariat dans la mise en œuvre de leurs travaux en tenant compte du genre et/ou des femmes dans le cadre de ce domaine thématique.

Comment le genre est-il mentionné dans ces mandats ? Une part importante de ces mandats (102) indique l'intégration de la dimension de genre dans l'action climatique et le thème de la décision. En outre, 55 mandats promeuvent ou défendent l'équilibre entre les sexes dans la prise de décision, 14 renforcent l'égalité entre les sexes et quatre identifient les femmes comme un groupe vulnérable. Plus de 20 % (29 mandats) reprennent les termes d'autres textes de décision, tels que la promotion de l'égalité des sexes dans le préambule de l'Accord de Paris. Au fil du temps, les décisions ont mis l'accent sur l'intégration de la dimension de genre, alors qu'auparavant l'accent était mis sur l'équilibre entre les sexes au sein des organes constitués et des délégations des parties. 

Comment l'égalité des sexes est-elle mentionnée dans les différents domaines thématiques ? Le domaine thématique qui fait le plus référence aux femmes ou à l'égalité entre les hommes et les femmes est celui des finances, avec 35 décisions. Cette tendance s'accentue chaque année, en particulier dans les rapports standard sur les questions financières (comme on peut le voir dans les dernières décisions de la COP28, telles que les questions relatives au Comité permanent des finances). Notamment, l'adaptation, avec 26 décisions, intègre certaines des formulations les plus solides. De nouveaux domaines thématiques tels que les peuples autochtones, l'agriculture et la transition juste ont intégré dès le départ des considérations de genre, certaines plus fortes que d'autres.

À quoi correspondent les tags associés au genre (voir la section Glossaire) 

Domaine d’action Description
Genre La première mention du genre au sein des décisions de l’UNFCC était un choix indépendant focalisé sur l’équilibre des genres. La sous-représentation des femmes dans de nombreuses délégations, en particulier dans les plus hauts sommets de leadership et dans les pays qui rencontrent les plus grandes difficultés en matière d’impact climatique, demeure un élément essentiel pour de nombreux mandats liés au genre, en remarquant qu’il est essentiel pour les femmes d’être incluses dans le processus de décision sur le changement climatique  afin que des solutions puissent convenablement servir tous ceux qui sont affectés par le changement climatique. Des décisions plus récentes ayant le genre comme thème principal, qui ont débuté avec le Programme Lima Work sur le genre en 2014, s’attaquent cependant à l’équilibre des genres afin de répondre aux multiples aspects de l’égalité des genres. Ces décisions indépendantes représentent la progression de la thématique du genre au sein de l’UNFCC et fournissent le cadre le plus complet pour comprendre comment l’UNFCC répond aux problèmes de genre.
Conception commune Face au changement climatique, les pays doivent s’employer à élaborer une conception et une démarche communes concernant les solutions et les mesures de lutte contre le changement climatique. Un Groupe de travail spécial de l’action concertée à long terme au titre de la Convention (AWG-LCA) s’est penché sur diverses questions liées au changement climatique et a achevé ses travaux en 2010, date à laquelle le Groupe de travail spécial de la plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP) a été établi pour identifier les éléments de la nouvelle convention sur le climat. La décision finale du AWG-LCA comprend plusieurs références à la dimension de genre, à savoir une conception commune reconnaissant l’égalité des genres et la participation effective des femmes comme des éléments indispensables à la mise en œuvre de mesures efficaces dans tous les domaines liés au changement climatique. Le préambule de l’Accord de Paris vise désormais à faire progresser cette conception commune de l’action mondiale en faveur du climat, réaffirmant ainsi l’engagement à l’égard de l’égalité des genres.
Atténuation Les mesures d’atténuation visent à réduire les effets des activités humaines sur le réchauffement climatique (en limitant par exemple les émissions de gaz à effet de serre [GES]). Les mesures d’atténuation doivent incorporer l’égalité des genres dans les initiatives en faveur du climat afin de garantir un niveau de prestations sociales élevé au-delà des clivages sociaux, économiques et de genre, tout en stimulant les activités économiques et en apportant des solutions durables pour éliminer la pauvreté. Les femmes sont par ailleurs des acteurs clés dans de nombreux secteurs directement concernés par les mesures d’atténuation, à savoir le reboisement, la gestion des ressources locales et l’agriculture ; la prise en compte des femmes dans les processus de prise de décisions relatives aux mesures d’atténuation s’avère donc indispensable si l’on veut apporter des solutions viables à long terme pour lutter contre le changement climatique.
Financement Les mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique doivent être conçus de manière à éliminer et non perpétuer les inégalités liées au genre. Les femmes continuent d’avoir un accès limité au pouvoir politique, aux ressources économiques, aux droits reconnus par la loi, à la propriété foncière, au crédit bancaire et aux formations techniques ; cette inégalité d’accès aux ressources rend les femmes plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique et moins aptes à y faire face et à contribuer aux mesures d’atténuation. Les mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique qui favorisent l’égalité des sexes peuvent promouvoir l’égalité des genres et accroître la résilience par la mise en place de structures et de procédures opérationnelles qui : (1) favorisent la participation équilibrée des femmes et des hommes aux instances de décision, (2) répondent aux besoins spécifiques des femmes dans le cadre du financement de la lutte contre le changement climatique, et (3) permettent aux entreprises dirigées par des femmes de bénéficier des nouvelles technologies à faibles émissions de carbone et de tirer profit des opportunités économiques.
Transfert de technologies  La prise en compte des femmes dans les politiques et projets ayant trait aux technologies s’avère indispensable pour faciliter la transition vers des sociétés à faibles émissions de carbone. Cette transition doit également servir à favoriser et multiplier les possibilités d’intervention et de participation des femmes représentées dans les initiatives d’atténuation et le secteur des technologies à des formations sur l’utilisation, le développement, la conception et la commercialisation de ces technologies. La transition vers des sociétés à faibles émissions de carbone doit également tenir compte de la façon dont les femmes tireront profit de ces nouvelles possibilités et technologies, dans le but de partager les connaissances qu'elles ont acquises avec d'autres femmes de leurs communautés. Les initiatives technologiques doivent en outre favoriser l’autonomisation économique des femmes en définissant des cibles liées à la participation des femmes (en tant que conceptrices, gestionnaires, agents de distribution et entrepreneuses, p. ex.) aux projets et programmes visant à accroître la diffusion et l’utilisation de technologies sans incidence sur le climat.
Renforcement des capacités Les activités futures de renforcement des capacités doivent consister à améliorer les capacités institutionnelles des décideurs et des professionnels aux niveaux mondial, national et local concernant la formulation et la mise en œuvre de politiques climatiques tenant compte de la problématique hommes-femmes. Les questions de genre doivent être prises en compte dans le processus de consolidation des institutions afin d’améliorer leur capacité à répondre efficacement aux besoins actuels de la population. Les initiatives de renforcement des capacités peuvent améliorer les capacités des pays en développement et des pays en transition économique à identifier, planifier et mettre en œuvre des mesures permettant d’atténuer les effets néfastes du changement climatique et de s’y adapter, à condition qu’elles tiennent compte de l’importance d’inclure les aspects sexospécifiques des activités de renforcement des capacités et du savoir-faire politique.
Pertes et préjudices Afin d’évaluer de manière appropriée l’ampleur des pertes ou des préjudices liés aux effets néfastes du changement climatique, les études doivent prendre en compte les facteurs sociaux, économiques et politiques intégrant une perspective de genre. Certains effets du changement climatique peuvent affecter les femmes et les hommes de manière disproportionnée en raison des inégalités en termes de droits, d’emploi et de rôles sexospécifiques. Il est donc important que les mécanismes d’évaluation des dégâts tiennent compte de la problématique hommes-femmes afin de mesurer avec précision les pertes et d’y remédier ou de les compenser ultérieurement.
Adaptation Les mesures d’adaptation réduisent la vulnérabilité et augmentent la résilience face aux risques actuels et futurs liés au climat aux niveaux national, régional et communautaire. Le niveau de vulnérabilité permet d’évaluer les capacités des individus ou des pays à faire face aux changements affectant l'environnement. La répartition inéquitable des droits, des ressources et du pouvoir limite la capacité de nombreux individus à prendre des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique. Une stratégie d’adaptation qui favorise l’égalité des sexes s’avère indispensable pour comprendre et évaluer les vulnérabilités et mettre en place des mécanismes d’adaptation et d’atténuation efficaces face au changement climatique. En outre, la participation des femmes aux stratégies d’adaptation permet d’enrichir les expériences et les connaissances liées aux conditions environnementales et aux contraintes sociales. À ce jour, l’adaptation est le domaine d’action pour lequel la terminologie sexospécifique employée est la plus aboutie.
Transparence La transparence est essentielle pour le suivi du progrès jusqu’à la mise en œuvre de l’Accord de Paris, et la stimulation ultime de l’ambition, les Parties communiquant sur leurs émissions de gaz à effet de serre et leurs initiatives en matière de climat ainsi que sur divers éléments d’information ayant trait aux finances, au renforcement des capacités, au transfert de technologie, etc. Puisque le présent rapport vise la planification et l’élaboration de politiques à l’avenir, l’intégration du genre joue un rôle clé dans l’exercice de l’obligation redditionnelle ainsi que dans la planification de négociations et d’actions futures reconnaissant le rôle du genre dans le cadre des initiatives efficaces en matière de climat. 
Mesures d’intervention Les mesures d’atténuation prises par les Parties aux termes de la Convention pourraient avoir une incidence environnementale, sociale et économique, à la fois interne et transfrontalière, et des mesures d’intervention unilatérales, bilatérales et multilatérales doivent être prises afin de la prévenir. Pour assurer une meilleure optimisation des effets positifs tout en minimisant les effets négatifs, la dimension de genre doit être prise en compte.
Conformité La conformité est fondamentale pour assurer la mise en œuvre de l’Accord de Paris adaptée au genre ainsi que la réalisation des objectives de celui-ci, et ce en reconnaissant que l’égalité des genres est un élément vital des initiatives efficaces en matière de climat. Toutes les décisions de conformité ayant trait au genre rendues à ce jour visent l’équilibre des genres dans les comités, en commençant par le Comité de conformité pour le Protocole de Kyoto.
Peuples autochtones Les peuples autochtones, comme les renvois au genre et aux femmes, sont souvent cités dans les décisions de la CCNUCC tout au long des négociations. Ce thème dans le cadre des Mandats en matière de genre du Gender Climate Tracker ne vise aucun texte où les peuples autochtones et le genre sont cités, puisqu’ils sont souvent cités dans des textes similaires ou connexes, mais il précise les instances dans lesquelles le genre est cité et intégré dans des textes ciblant principalement les peuples autochtones, tel que la Local Communities and Indigenous Peoples’ Platform.

 

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